DESTRUCTIONS DES MOUSTIQUES

Pour se débarrasser des Culicides, il faut faire la chasse à ces insectes et s’attaquer surtout à leurs larves, qui sont plus faciles à atteindre que les insectes ailés et qu’on a l’avantage de pouvoir détruire en masse.

Destruction des larves. — Nous avons vu plus haut que le moustique ne peut vivre sans eau; il peut cependant s’en passer pendant plusieurs mois, s’il est protégé par d’épais ombrages retenant l’humidité.

Le plus sûr moyen de détruire le moustique serait done de supprimer les étangs, mares, marigots, flaques d’eau, ete., qui se trouvent au voisinage des habitations, car cet insecte ne s’en éloigne pas beaucoup, à moins d’étre entraine par les vents.

Mais si le comblement des petites mares par des terres rapportées est facile, il n’en est pas de même quand on se trouve en présence de vastes étendues d’eau. Dans ee cas, il faudra recourir à d’autres moyens et employer selon les circonstances :

le colmatage, le warpage, le drainage. On pourra également procéder à leur asséchement en creusant des canaux qui permettront l’écoulement vers un cours d’eau où vers la mer.

Si après les avoir asséchés, on se trouve dans l’impossibilité de les combler, on devra mettre en culture le fond de la cuvette.

Ce sont là des indications sommaires et générales et c’est aux ingénieurs qu’il appartiendra de décider quel sera, selon les circonstances, le moyen à la fois le plus pratiqne et le plus économique pour atteindre le but qu’on se propose.

Il peut arriver que le moyen de destruction des larves que nous venons d’indiquer ne puissent être employés, Il n’en faudra pas moins poursuivre leur extermination et ce que nous savons de leur manière de vivre nous en facilitera les moyens.

Les larves ne peuvent respirer qu’en venant à la surface de l’eau aspirer l’air extérieur par leurs trachées; il suffira donc, pour les faire périr, de les empêcher par un moyen approprié de se servir de leurs tubes aérifères. Pour atteindre ce résultat, il n’y aura quà projeter à la surface des mares, au moyen d’un chiffon placé à l’extrémité d’une perche et trempé dans de l’huile lourde de pétrole, un peu de cette huile, où d’un mélange d’huile de pétrole ou de goudron, à raison de dix centimètres cubes par mètre carré de la pièce d’eau.

Il est important que toute la masse du liquide soit entièrement recouverte verte: aussi est-il préférable de projeter le mélange de distance en distance, au lieu de le verser en totalité au méme endroit. Ce n’est qu’à cette condition que les larves pourront être détruites, la mince pellicule qui recouvre ainsi le liquide agissant mécaniquement en bouchant leurs tubes aérifères, et en les empéchant de respirer lorsqu’elles viennent chercher à la surface l’air extérieur indispensable à leur existence. Le mélange, quel qu’il soit, déposé à la surface, à besoin d’être souvent renouvelé, au moins tous les huit jours, parce qu’il s’évapore: aussi peut-on recourir à un autre procédé, qui consiste à placer dans la mare un vieux baril de goudron. L’eau reste alors revêtue pendant des semaines enticres d’une couche huileuse de goudron, qui non seulement tue plus sûrement les larves, Mais empêche aussi l’insecte adulte d’y déposer ses œufs.

On emploie les huiles lourdes de pétrole ou de goudron à cause de leur bas prix et parce qu’ils peuvent l’un et l’autre être versés sans inconvénient dans les mares; mais pour détruire les larves dans une eau destinée à des usages domestiques, telles que celles des citernes ou des réservoirs, oh aura recours à des huiles légères, en ayant soin de soutirer le liquide par en bas.

Enfin, pour les eaux destinées à l’alimentation, on peut recourir à l’huile d’eucalyptus, qui s’évapore après avoir tué les larves, sans laiszer aucun goût au liquide. Nous avons vu plus haut que la larve mettait 8 jours avant de devenir insecte parfait; il sera donc nécessaire de vider toutes les semaines les récipients contenant de l’eau, en ayant soin d’enfrotter les parois avec un balai dur pour détruire les larves qui y seraient restées accolées. On peut également user du balai pour les petites flaques d’eau qui persistent plus de huit jours.