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Rapport n° 04-64-1902 service des douanes sur le mouvement commercial en 1901.

IMPORTATIONS

Les nombreux commerçants qui, attirés par la prospérité apportée par la construction du chemin de fer au cours des années précédentes s’étaient installés à Djibouti, durent assister

au départ d’une grande partie de leur clientèle. Ils continuèrent néanmoins

leur commerce dans l’espoir de voir

bientôt un nouvel élément de trie,

oceasonné par la fréquence des reJation : avec l’Ethiopie, remplacer celui qui disparaissaits mais jusqu’à présent la situation ne s’est guère amliorés, car le connnerce de l’Abyssinie continue à recevoir directement d’A leu où des lieux de production les marchandises qui lui sont nécessaires et ne s’adresse que rarement aux négociants de Djibouti pour compléter ses appr’ovisionnements. Les cafés, cire, ivoire et autres produits d’Abyssinie sont dirig’s pareillement sur Aden en ne procurant à notre port d’autres profits que les salaires des mauncœæuvres qui effectuent le déchargement des wagons et lenibarquement en mer.

Cet état de choses était à prévoir, il n’y a donc pas lieu de s’en étonner.

Aden a été jusqu’ici le port d’entrepôt de l’Abyssinie comme il est celui des pays situés sur le golfe d’Aden et sur une partie de la mer Rouge, et le commerce de Djibouti ne pouvait détourner brusquement un courant d’affaires établi depuis longtemps, avant nine que la voie ferrée ne fut achevée.

Cepenlant des groupes de négociants indiens installés à Aden, ont déjà créé des succursales à Djibouti, mais elles n’ont eu jusqu’à ce jour d’autres attributions, en ce qui concerne l’approvisionnement des agences d’Abyssinie, que de réexpédier les marchandises venues d’Aden après leur avoir fait subir une transformation d’emballage avant pour but de faciliter la manutention des colis en en abaissant le poids.

La diminution sur les pétroles est due à ce qu’un commerçant avait constitué en 1900 un approvisionnement considérable dont une partie à ét écoulée en 1901.

Des commandes de plomb en masses qui avaient été faites par l’Abyssinie en 1900 n’ont pas été renouvelées en 1901.

Les tissus de soie pure où mélangée sont presque entièrement destinés à l’Abyssinie, où les quantités expédiées en 1900, tant par notre voie que par celle de Zeylah, ont excédé la consommation normale. Ces tissus étant encore réservés en Ethiopie aux chefs et aux églises, l’écoulement n’en est pas considérable.

L’abaissement des chiffres des vetements confectionnés doit être expliqué comme celui des articles d’alimentation, c’est-à-dire par la décroissance de la population européenne de la colonie.

Les tubes en fer sont entièrement destinés à l’Administration ethiopienne qui en fait des conduites d’eau.

Provenance des marchandises Etat comparatif de la valeur des tmportations en 1900 et 1901 par pays de provenance :

  1900 1901 DIFFÉRENCES POUR 1901
      EN PLUS EN MOINS
France…….. 2.363.733 2.231.107 867.374 »
Colonies françaises. 19.582 81.144 61.562 »
Angleterre………. 384.547 372.379 » 12.169
Belgique ……….. 88.195 65.086 » 23.109
Allemagne………. 3.525 3.560 35 »
Russie …………. 555.826 » » 555.826
Autriche ……….. 24.228 90.433 67.205 »
Egypte …………. 262.728 192.373 » 70.355
Aden…………… 1.687.911 2.730.765 1.042.851 »
Somalie anglaise… 370.938 201.913 » 169.625
Yémen …………. 143.965 342.884 198.919 »
Indes anglaises… 7.388 11.815 4.427 »
Chine et Japon… 4.369 6.950 2.581 »
Périm……… 7.219 4.274 » 8.898
Autres pays…… 5.953      
Totaux… 5.929.107 7.334.682 2.244.957 839.382

 

Des arrivages de riz de Saïgon ont fait hausser les chiffres des importations de nos colonies. Ces riz sont d’un écoulement facile dans la Colonie et même dans la région, mais jusqu’à présent l’importateur a été obligé de les vendre au même prix que les riz de Bombay qui sont d’une qualité inférieure, et le supplément de fret que doivent acquitter les chargements d’’Indo-Chine à absorbé une grande partie des bénéfices.

Le commerce avec 1 Angleterre est resté sensiblement le même.

Il était venu de Belgique en 1900, des armes d’affût (canons: pour une valeur de 62.629 fr, Une pareille livraison n’a pas eu lieu en 1901 et une diminution du chiffre total des importations de cette puissance en est résulté malgré une expédition de chalands en fer qu’elle à faite au cours de la dernière année.

L’augmentation des affaires avec l’Autriche a été causée par des envois de bière : 9.189 fr. contre 936 en 1900 — d’ouvrages en fer non dénommés et d’articles de ménage étamés ou émaillés : 13.190 fr., pas d’importations en 1900 — et des bois de sapin : 33,800 fr. contre 3.640 en 1900.

toutefois, c’est le mode d’approvisionnement seul qui fait apparaitre cette dernière élévation. Les bois vendus à Djibouti proviennent généralement tous de Trieste; mais certains lots étant entreposés à Aden avant de nous parvenir, figurent aux tableaux de statistique aux importations d’Aden, cependant que les quantités importées directement de Trieste sont mises au compte de l’Autriche. En réalité, il a été importé en 1901 pour 51.030 fr. de bois de Trieste contre 32.760 en 1900.

La Russie n’a rien envoyé en 1901.

Les importations de 1900 consistaient en fusils et en munitions de guerre destinés à l’armée abyssine.

Plusieurs commerçants grecs de la Colonie demandent en Egypte des denrées alimentaires, des vins et des alcools. Les chiffres de leurs commandes ont naturellement diminué avec ceux de la consommation de ces articles.

Aden sert d’entrepôt, comme il à été dit plus haut, aux pays situés au sud de la mer Rouge et sur le golfe d’Aden. Les Arabes et les Somalis s’y approvisionnent en marchandises de toutes sortes et notamment en riz, dourah, farine, épices, sucres, tabacs et tissus, Le commerce de Djibouti est toujours tributaire de celui d’Aden pour ses approvisionnements de denrées et d’articles divers pour indigènes. Néanmoins, les arrivages de dourah en provenance d’Aden sont descendus de 111.169 francs en 1900 à 13.639 malgré l’élévation accusée dans l’introduction générale de cette denrée. Les riz sont également tombés de 264.549 fr. à 145.841. Les causes de ces abaissements reposent dans ce que le Yémen tend chaque jour davantage à approvisionner directement notre marché avec ses produits, notamment en dourah et, pour les riz, à la concurrence faite par les riz d’Indo-Chine à ceux qui sont envoyés d’Aden et encore à ce que les importations totales ont baissé de 69,308 francs.

L’augmentation des importations d’Aden correspond à l’élévation des expéditions en Abyssinie par notre voie. Tous les tissus de coton dirigés sur l’Abyssinie ont été expédiés d’Aden ainsi qu’une grande partie des autres articles. Cette situation est expliquée par l’installation à Aden du siège des principales maisons de Harar qui y reçoivent toutes leurs marchandises pour les réexpédier à leurs succursales d’Ethiopie, au fur et à mesure des besoins. Quelques-unes de ces maisons ont adopté, dès 1901, la voie ferrée pour leurs transports, d’autres conservent encore Zeylah et ses et chameliers .

La diminution des expéditions de la Somalie anglaise se répartit entre plusieurs articles dont les principaux sont les moutons et les chèvres, pour 20,000 fr. environ, les beurres indigènes pour 30,000, la civette pour 10.400, les dattes pour 13.000 et les tissus pour 9.000, L’importation de ces deux dernières espèces de marchandises n’avait été qu’accidentelle en 1900, car normalement elles ne parviennent pas à Djibouti après un atterrissage à la côte anglaise qui n’a jamais été et ne sera vraisemblablement pas de longtemps un lieu d’entrepôt pour le commerce extérieur.

Un envoi de civette, produit d’exportation, avait été fait d’Abyssinie à Djibouti par voie de Zeylah en 1900; les quantités exportées par notre port en 1901 sont descendues directement.

Le Yémen a commercé avec la colonie durant la dernière année dans des proportions qui n’avaient jamais été atteintes précédemment. De nombreux boutres partis de différents points de la côte arabique sont arrivés à Djibouti avec des chargements de dourah, de café, de beurre et d’huile, mais c’est surtout aux arrivages de dourah qu’il faut attribuer l’augmentation constatée, leur valeur a été de 107.911 fr. contre 27.984 en 1900.

On tire directement des Indes anglaises quelques fruits frais, des conserves d’ananas et des sièges en osier.

Il n’existe pas de relations commerciales avec la Chine et le Japon. Les chiffres portés à la statistique ne représentent que la valeur des pacotilles apportées par les équipages des paquebots et vendues en rade à de petits commerçants indigènes.

Ces pacotilles consistent principalement en faïences et porcelaines, en nattes et en bimbeloterie.

De même que les années précédentes, Djibouti dont la nouvelle glacière n’était pas encore installée, à acheté de la glace à Périm pendant l’été de 1901, mais les chiffres peu élevés de ces achats m’ont pas nécessité un compte spécial et leur montant a été compris dans les chiffres des importations des autres pays. 

 

EXPORTATIONS

Les exportations en produits du crû ou d’Abyssinie se sont élevées en 1901 à la somme de 2.679.300 fr.; elles n’avaient été en 1900 que de 693.013 fr., d’où une augmentation de 1.986.287 francs.

 

L’élévation s’est étendue aux principaux articles dans les proportions indiquées ci-après :

  1900 1901
Les animaux vivants… 57.078 77.730
La cire brute. 19.688 68.352
La civette.. 71.420 91.760
Les dents d’éléphant. 261.500 1.087.825
Le café en féves…… 58.980 1.249.123

L’augmentation des animaux vivants a été causée par un achat de chevaux fait en Abyssinie pour le compte du Gouvernement Général de Madagascar et par des fournitures de bœufs et de moutons plus élevées et plus nombreuses aux navires de passage qui profitent sénéralement des

bas prix de ces animaux à Djibouti pour se ravitailler.

Les autres augmentations sont attribuables à une cause unique: la substitution des transports par voie ferrée aux transports par la voie caravanière de Zeylah. Une partie des

produits d’Ethiopie qui descendaient autrefois sur Zeylah pour y être embarqués ont été exportés par Djibouti.

La dernière récolte des cafés hararis ayant été, en outre, très fructueuse et de bonne qualité, l’exportation de ce produit promet d’être abondante en 1901-1902.

Les chiffres de l’or brut ou en anneaux et des gommes accusent seuls une diminution qui est d’une dizaine de mille francs pour celles-ci.

Les gommes sont récoltées dans les pays somalis anglais et dans l’Ogaden, et leurs ports d’exportation naturels sont Zeylah et Berberah. Les quantités expédiées de Djibouti ont toujours été très variables.

Il n’y a pas lieu de tenir compte pour l’or de l’abaissement qui ressort de la comparaison des tableaux de 1900 et de 1901 car les chiffres de 1900 ne représentent que les expéditions des cinq premiers mois de l’année.

Les exportations connues ont lieu par la poste en valeur déclarée.

Les envois postaux ne constituent pas d’ailleurs la totalité des exportations; il faut admettre au contraire que les quantités d’or emportées sans déclaration par des personnes sortant de la Colonie sont supérieures à celles qui empruntent la voie postale.

 

RÉEXPORTATIONS EN ABYSSINIE

Les expéditions en Abyssinie par la voie de Djibouti, ont atteint en 1901 le chiffre de 3.803.291 fr., présentant une augmentation de 2.313.966 sur celles de l’année précédente qui n’avaient été que de 1.429.325 fr.

Les élévations ont principalement porté sur :

 

Alcools, eaux de vie et liqueurs.. 24.599 58.167
Gobeleterie… 1.789 14.251
Vitrifications en grains.. 3.609 16.629
Fils de toute sorte……. 19.578 58.334
Tissus écrus 128.121 943.836
de blanchis. 22.655 51.382
coton teints ou imprim. 4.470 70.394
Draps et autres tissus de laine. 3.752 19.290
Vêtements confectionnés et lingerie. . 8.242 35.421
Articles de mécanique générale….. 4.954 40.349
Articles de ménage et ouvrages en fer non dénommés ou émoillés. 36.070 88.639

 

Un grand nombre d’autres articles dont l’expédition en Abyssinie avait été nulle ou peu élevée, par notre notre voie durant les années précédentes, ont également donné des augmentations. Tels sont les sucres bruts ou raffinés, les épices: poivre, piment, gingembre, girofle, tamarin ; l’encens, les pétroles, les tôles pour toitures, les peaux préparées, les chapeaux de feutre. Enfin les armes et les munitions importées pour le compte du Gouvernement éthiopien ont également présenté une augmentation considérable.

Pourtant, quelques marchandises n’ont pas suivi la progression générale, et leur importation à au contraire subi un abaissement. Ce sont les vins de Champagne qui de 22.487 f. sont descendus à 16.362, les vins en fûts ou en bouteilles autres que mousseux ou de liqueur, de 12.271 fr. à

7.251, les tissus de soie, de 168.461 fr.

à 98.457. Les plombs en barre qui avaient atteint le chiffre de 54.431 k. en 1900, n’ont donné lieu à aucune expédition en 1901.

La consommation des vins ne s’est pas encore développée en Abyssinie, car on n’en expédie que fort peu par la voie de Zeylah.

Par contre, celle des alcools est assez importante. Au commencement de 1901, une maison de commerce à introduit par Zeylah en un seul en voi 23.000 litres d’alcool à 850.

Les tissus de soie pure où mélangée envoyés en Abyssinie en 1900, tant par la voie de Djibouti que par celle de Zeylah, n’ayant pas été écoulés dans l’année, ont constitué un approvisionnement qui a alimenté en partie la vente de 1901.

On voit que les tissus sont les principaux articles d’importation en Abyssinie et spécialement les toiles de coton écrues connues dans la région sous la dénomination d’aboudjedid.

Ces toiles, tissées en Amérique et en Angleterre, arrivent à Djibouti après lavoir été entreposées à Aden.

 

MARCHANDISES PROVENANT DE L’IMPORTATION

réexportées ailleurs qu’en Abyssinie

 

Les réexportations par mer, qui n’avaient été que de 196.488 fr. en 1900, se sont élevées en 1901, à 362.314 fr.

Les augmentations sont dues en grande partie à l’accroissement des transactions comimerciales avec le Yémen, qui à exporté en marchandises fabriquées, la contre-valeur des produits qu il a importés.

A l’exception des expéditions au Yémen, les réexportations n’ont guère porté que sur des produits de la région précédemment importés par mer, tels que les moutons de Zeylah, de

Boulahar ct de Berberah, qui figurent pour une valeur de 18.770 fr., les beurres indigènes pour 34,102 fr., le café venu du Yémen ou de Zeylah pour 79.265 fr. avec une augmentation de 18.285 francs sur l’année précédente.

Quelques envois de farine et de sucre qui avaient été dirigés en 1900 sur l’Afrique du Sud, n’ont pas été répétés en 1901. 

 

 

(A suivre)